Burkina Faso, Mali et Niger annoncent leur retrait de la Cour pénale internationale
Le 23 septembre, les gouvernements militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont annoncé leur retrait coordonné de la Cour pénale internationale (CPI), dénonçant une institution « instrumentalisée » contre les pays africains. La déclaration accuse la CPI d’être contrôlée par un « cercle fermé de bénéficiaires » et de cibler presque exclusivement le continent africain.
Depuis sa création en 2002, 32 des 33 affaires ouvertes par la Cour concernent des ressortissants africains, un déséquilibre souvent dénoncé. Mais plusieurs observateurs estiment que ce retrait vise surtout à échapper à de potentielles poursuites. Les trois régimes sont accusés de graves violations : exécutions massives de civils, torture, et collaboration avec des groupes paramilitaires comme Wagner au Mali. Human Rights Watch affirme que plus de 220 civils ont été exécutés au Burkina Faso en février 2024. Au Niger, Amnesty International dénonce une répression brutale et l’usage de frappes de drones contre des civils.
Le retrait d’un État membre de la CPI prend effet un an après notification à l’ONU. Il n’empêche pas la poursuite d’enquêtes en cours ou déjà ouvertes. Des précédents existent : seul le Burundi a effectivement quitté la CPI en 2017 après avoir annoncé son départ. Le retrait des trois pays sahéliens marque une nouvelle étape dans leur isolement diplomatique et leur rapprochement avec la Russie, également visée par un mandat d’arrêt de la CPI depuis 2023.
Avec les informations du New York Times