Port de Montréal : une expansion utile, mais un accès maritime limité

Le 23 septembre, un article du Financial Post cite le professeur Jean-Paul Rodrigue, expert en logistique maritime, selon qui le port de Montréal est confronté à un obstacle structurel que son expansion à 2,3 milliards $ ne résoudra pas. Le chenal du Saint-Laurent entre Québec et Montréal est trop peu profond pour accueillir les porte-conteneurs de nouvelle génération, dits Neo-Panamax, qui dominent désormais le commerce maritime mondial.

Lancé par Ottawa comme projet d’envergure nationale, le nouveau terminal de Contrecœur, prévu pour 2030, augmentera la capacité du port de 60 %. Mais l’initiative ne règle ni le problème de profondeur ni celui de l’enclavement hivernal, ce qui, selon Rodrigue, fait perdre à Montréal sa connectivité maritime et sa compétitivité.

Halifax, qui peut accueillir ces navires grâce à son port en eau profonde, souffre de son éloignement des grands marchés et de l’absence d’un réseau ferroviaire performant. Le port ne peut donc pas compenser les limites de Montréal sans investissements massifs.

Malgré une baisse du trafic portuaire en 2024, les importations canadiennes ont crû de 43 % depuis 2019, forçant une adaptation continue des infrastructures. Attirer les grands navires reste essentiel, mais nécessiterait des travaux de dragage coûteux et controversés, ainsi que davantage de déglaçage. Selon Rodrigue, aucun des deux ports de l’Est canadien ne répond adéquatement aux exigences du commerce maritime moderne.

Avec les informations du Financial Post
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