Main-d’œuvre en construction : le Québec face à une pénurie critique et durable
Le 23 septembre, le Conseil de l’innovation du Québec a tiré la sonnette d’alarme : la construction fait face à une pénurie structurelle, avec plus de 11 000 postes vacants en 2023. Malgré une croissance de 35 % en dix ans, l’industrie, qui représente 6,8 % du PIB québécois, peine à recruter et à retenir sa main-d’œuvre.
Le secteur emploie 344 000 personnes, mais 78 % des nouvelles embauches sont désormais non diplômées. Les formations spécialisées sont en net recul : -8 % dans les centres professionnels et -22 % dans les cégeps en dix ans. Le taux d’abandon atteint 35 % après cinq ans, entraînant un appauvrissement généralisé des compétences.
La productivité du secteur a chuté de 16 % entre 2013 et 2023, un contraste frappant avec la croissance observée ailleurs dans l’économie québécoise. Or, seulement 8 % des employeurs recourent à l’innovation technologique pour faire face à cette crise.
L’étude identifie pourtant plusieurs solutions : préfabrication robotisée, modélisation 3D, matériaux avancés et impression 3D. Mais les PME, qui forment 81 % du secteur, ont difficilement accès aux ressources disponibles. Le recours aux programmes gouvernementaux est même en baisse.
Malgré tout, les investissements en innovation ont crû de 57 % en quatre ans. Des initiatives comme la table ronde sur l’innovation de l’Association de la construction du Québec laissent entrevoir un changement de cap. Le défi reste majeur, alors que la construction est centrale pour répondre aux besoins en logement, transport et transition énergétique.
Avec les informations du Journal de Montréal