Des psychiatres réclament une réforme urgente de la Loi P-38 au Québec
Le 15 septembre, plusieurs psychiatres québécois ont lancé un appel au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, pour réformer la Loi P-38, qui encadre l’hospitalisation sans consentement des personnes dont l’état mental représente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.
En vigueur depuis 1997, cette loi impose une intervention tardive, uniquement lorsque le danger est pratiquement accompli. Selon le psychiatre Maxime Dussault-Laurendeau, cela mène à des drames évitables. Il souligne que l’encadrement légal actuel empêche d’agir préventivement, même lorsque les signes avant-coureurs sont évidents.
Les professionnels déplorent aussi la complexité du système judiciaire lié à la Loi P-38. Les familles, les patients et les intervenants doivent naviguer entre plusieurs tribunaux, ce qui retarde l’accès aux soins. Une réforme permettrait d’obtenir plus rapidement des ordonnances d’hospitalisation dans les cas critiques.
Pour les patients souffrant de troubles graves comme la schizophrénie, une intervention précoce pourrait éviter des pertes de repères majeures. Plusieurs patients expriment même, lorsqu’ils vont mieux, qu’ils auraient souhaité être aidés avant d’en perdre la conscience.
Les psychiatres insistent : la plupart des personnes atteintes de maladie mentale ne sont pas dangereuses, mais elles sont les premières victimes d’un système qui n’intervient que trop tard. Ils plaident pour une loi plus souple et humaine, centrée sur la protection préventive et le respect de la dignité des patients.
Avec les informations de TVA Nouvelles