Le directeur parlementaire du budget émet des réserves sur la réforme budgétaire fédéral
Le 8 octobre 2025, le directeur parlementaire du budget (DPB) par intérim, Jason Jacques, a émis un avis nuancé sur les changements apportés cette semaine au cadre budgétaire fédéral. Si certaines mesures sont bien accueillies, comme le passage à un budget d’automne, d’autres soulèvent des préoccupations quant à la transparence financière du gouvernement Carney.
Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a présenté une nouvelle structure qui distingue désormais les dépenses de fonctionnement des dépenses en capital. Objectif : mieux planifier les investissements et isoler les déficits d'infrastructure.
Mais selon le DPB, la définition fédérale des dépenses en capital est trop large. Elle inclut des incitatifs fiscaux et des subventions indirectes, ce qui, selon le rapport, surestime la contribution réelle du gouvernement à la formation de capital au Canada.
Le DPB prévient que cette approche pourrait fausser l’analyse budgétaire, surtout si elle sert à présenter un solde d’exploitation plus favorable que la réalité ne le justifie.
Par ailleurs, Jason Jacques alerte sur l’absence de réduction prévisible du ratio dette/PIB, pourtant central dans les engagements de prudence financière. Il prévoit un déficit de 68,5 milliards $ pour l’année en cours, bien au-delà des 51,7 milliards $ enregistrés l’an dernier.
Le rapport critique aussi le retard persistant dans la publication des comptes publics annuels. Le DPB recommande de devancer la date limite du 31 décembre au 30 septembre, afin d’offrir aux parlementaires une information plus à jour et utile.
Ottawa justifie sa stratégie par un contexte économique incertain, marqué notamment par les tarifs douaniers américains et l’instabilité commerciale mondiale.
Avec les informations de La Presse Canadienne