Madagascar : le président dissout le gouvernement face à la colère populaire

Le 29 septembre 2025, le président malgache Andry Rajoelina a annoncé la dissolution de son gouvernement, en réponse à des manifestations massives dénonçant les pénuries d’eau et d’électricité. Selon l’ONU, au moins 22 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées lors de la répression de ces mobilisations.

Ces protestations, emmenées par la jeunesse dans la capitale Antananarivo, dénoncent la défaillance des services publics essentiels. Rajoelina, élu pour un troisième mandat en 2023 dans un scrutin controversé, a reconnu la légitimité de la colère et promis un remaniement complet de l’exécutif.

Le Premier ministre Christian Ntsay et l’ensemble des ministres ont été remerciés, mais continueront d’assurer l’intérim jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement. Rajoelina a indiqué qu’il consulterait largement, allant jusqu’à solliciter des candidatures sur les réseaux sociaux.

Toutefois, la contestation ne faiblit pas. De nombreux manifestants réclament désormais la démission du président lui-même, dans un contexte de méfiance persistante depuis son retour au pouvoir. Rajoelina avait accédé une première fois à la présidence par un coup d’État en 2009, avant d’être réélu en 2018 puis en 2023, dans un climat de fortes tensions.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a dénoncé l’usage excessif de la force par les autorités. Le gouvernement malgache, lui, conteste le bilan humain avancé par l’ONU.

Depuis son indépendance en 1960, Madagascar traverse une instabilité politique chronique. À cette fragilité s’ajoute une crise sociale aggravée par des catastrophes climatiques, qui affectent fortement l’agriculture et l’économie du pays.

Avec les informations du New York Times
Précédent
Précédent

Accès aux soins : Dubé veut attribuer un milieu de soins à 1,2 million de patients dès janvier

Suivant
Suivant

Session parlementaire à Québec : Legault relance son agenda en terrain contesté