Sanae Takaichi, première cheffe du gouvernement au Japon, marque un virage conservateur incertain
Le 5 octobre, la conservatrice Sanae Takaichi a été élue cheffe du Parti libéral-démocrate (PLD), formation au pouvoir au Japon, ce qui la place en position de devenir la première femme à diriger le pays.
Proche de l’ancien premier ministre Shinzo Abe, Takaichi incarne un retour assumé aux politiques économiques interventionnistes de l’ère « Abenomics » : relance par la dette, relâche budgétaire, et opposition aux hausses de taux de la Banque du Japon.
Elle a qualifié les hausses récentes de « stupides » et pourrait entrer en conflit avec le gouverneur Kazuo Ueda, qui défend un resserrement graduel.
Takaichi envisage aussi de renégocier l’accord commercial conclu entre le Japon et les États-Unis sous Donald Trump, qu’elle juge désavantageux.
Sur le plan social, elle affiche des positions conservatrices marquées : contre le mariage homosexuel, contre les noms de famille distincts pour les couples mariés, et peu engagée sur l’égalité de genre, malgré des promesses de parité au gouvernement.
Son image de « femme d’ordre » séduit les franges nationalistes, dans un contexte où la droite populiste progresse au Japon.
Mais avec un parlement fragmenté et sans majorité claire, elle devra former une coalition pour gouverner, ce qui limitera sa marge de manœuvre.
Son mandat débute dans un contexte économique fragile, marqué par une croissance atone, une inflation persistante et une dette publique record.
Sa capacité à réconcilier une posture politique dure avec des défis socio-économiques complexes reste incertaine.
Avec les informations de Asia Times, Bloomberg, The New York Times et Fortune