Tchéquie : après la victoire de Babiš, le président fixe des lignes rouges pro-UE et pro-OTAN
Le 5 octobre, au lendemain des élections législatives en Tchéquie, le président Petr Pavel a rappelé que l’adhésion à l’Union européenne, à l’OTAN et le respect des institutions démocratiques sont des conditions essentielles pour nommer un nouveau gouvernement.
Le scrutin a été remporté par le milliardaire populiste Andrej Babiš et son mouvement ANO, sans toutefois atteindre la majorité absolue. Babiš cherche à former un gouvernement minoritaire, en s’appuyant sur des partis eurosceptiques ou d’extrême droite comme SPD.
Pavel a averti qu’il ne confierait pas le pouvoir à une coalition remettant en cause la ligne pro-occidentale de la Tchéquie. Il a exclu de nommer des ministres favorables à un retrait de l’UE ou de l’OTAN, et s’est engagé à protéger l’indépendance des médias, de la justice et des universités publiques.
Le président pourrait donc retarder ou refuser certaines nominations si les conditions ne sont pas respectées.
Babiš, ancien premier ministre, est également sous pression pour résoudre un conflit d’intérêts lié à son conglomérat agroalimentaire Agrofert. Il affirme avoir présenté des solutions juridiques à Pavel, mais la décision reste en suspens.
La formation du gouvernement pourrait prendre plusieurs semaines, aucun partenaire politique n’ayant exprimé de volonté claire de rejoindre une coalition menée par ANO.
Cette situation reflète la fragmentation du paysage politique tchèque et l’équilibre précaire entre forces populistes et institutions pro-européennes.
Avec les informations de Politico, The New York Times et l’Agence France-Presse