États-Unis : vers un durcissement sans précédent du contrôle de la liberté d’expression

Le 21 septembre, une cérémonie d’hommage à Charlie Kirk, figure de la droite trumpiste assassinée le 10 septembre sur un campus de l’Utah, a réuni l’état-major conservateur au State Farm Stadium en Arizona. Le président Trump, son vice-président JD Vance et le ministre de la Défense Pete Hegseth ont pris part à l’événement, présenté comme un « cri de guerre » contre la gauche radicale.

Depuis cet assassinat, les autorités fédérales ont multiplié les annonces ciblant les discours jugés hostiles. La Maison-Blanche a qualifié l’attaque de « terrorisme intérieur de gauche » et annoncé vouloir classer les mouvements « Antifa » comme organisations terroristes, sans fondement juridique clair.

Dans ce contexte, le Pentagone a imposé de nouvelles restrictions aux journalistes accrédités, leur interdisant de publier certaines informations non classifiées sans autorisation préalable. Le non-respect de cette directive peut entraîner la révocation de leur accès au bâtiment. Le ministre Hegseth justifie cette décision au nom de la sécurité nationale, mais des associations de presse dénoncent un précédent dangereux.

Parallèlement, l’émission de Jimmy Kimmel a été suspendue à la demande de la FCC après des propos controversés sur Kirk. Le président de la commission, Brendan Carr, a menacé les diffuseurs de sanctions s’ils continuaient à émettre l’émission. Cette intervention a été critiquée jusque dans les rangs conservateurs. Le sénateur Ted Cruz a qualifié ces pressions de « dangereuses », redoutant qu’un tel pouvoir puisse un jour se retourner contre la droite elle-même.

Ces événements soulèvent des inquiétudes sur une redéfinition autoritaire du cadre de la liberté d’expression aux États-Unis. Dans un climat de polarisation extrême, le martyre politique de Charlie Kirk semble servir de levier pour restreindre l’accès à l’information, contrôler le discours public et redessiner les limites du Premier Amendement.

Avec les informations de POLITICO, Libération, Fortune et AFP
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