Étiquetage trompeur et cartel du pain : la patience des consommateurs s’épuise
Le 13 septembre, l’analyste agroalimentaire Sylvain Charlebois a averti que les grandes chaînes d’épicerie québécoises et canadiennes traversent une crise de confiance. Selon lui, les consommateurs, déjà éprouvés par la hausse du coût de la vie, « en ont marre » des abus et des erreurs.
Une action collective vise actuellement Loblaw, Metro, Sobeys, Tigre Géant et Walmart, accusés de « Maple Washing ». Cette pratique consiste à étiqueter des produits importés comme étant d’origine québécoise ou canadienne. L’expert cite l’exemple d’oranges ou d’amandes affichées comme locales, une dérive devenue intolérable pour les consommateurs.
Ce climat de suspicion se renforce alors qu’un règlement est intervenu dans l’affaire du cartel du pain. Après une enquête de dix ans, les Québécois peuvent demander d’ici décembre une indemnisation maximale de 100 $, pour des prix artificiellement gonflés entre 2001 et 2021. Le stratagème aurait coûté plus de 5 milliards $ aux consommateurs, alors que le dédommagement total atteint 500 millions $.
Pour Charlebois, ces deux dossiers révèlent la puissance d’un oligopole alimentaire qui exerce une forte influence sur le marché. Si certains détaillants demeurent exemplaires, les abus répétés nourrissent un sentiment de colère et d’injustice.
Il estime que cette situation pourrait marquer un tournant dans la relation entre consommateurs et épiciers, forçant les grandes bannières à plus de rigueur et de transparence. Faute de quoi, la méfiance croissante des ménages risque de se transformer en mobilisation durable contre les pratiques commerciales jugées abusives.
Avec les informations du Journal de Montréal