Zone d’exclusion aérienne en Ukraine : une option jugée irréaliste

Le 16 septembre, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a proposé la création d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, après des incursions de drones russes en Pologne et en Roumanie. L’idée vise à protéger l’espace aérien de l’Est européen, mais Varsovie insiste sur la nécessité d’un accord avec l’OTAN et l’Union européenne.

Une telle option avait déjà été rejetée en 2022, lorsque Kyiv en avait fait la demande. Les alliés craignaient alors une escalade directe avec Moscou. Trois ans plus tard, malgré l’évolution de la menace, la Russie misant désormais sur des essaims de drones bon marché plutôt que sur des avions, les risques politiques et militaires demeurent élevés.

Les experts soulignent que les forces aériennes occidentales ne disposent pas d’arsenaux suffisants pour intercepter durablement ces drones, dont le coût est bien inférieur aux missiles utilisés pour les abattre. L’opération de la semaine dernière, où des chasseurs polonais et néerlandais ont abattu des drones leurres russes, a montré les limites de cette approche.

L’Ukraine a développé une défense multicouche (missiles, artillerie, drones intercepteurs, guerre électronique) et propose de former ses alliés. Mais plusieurs pays, dont la Roumanie, jugent prématuré d’instaurer une zone d’exclusion aérienne.

En attendant, l’OTAN a lancé l’opération Eastern Sentry, renforçant son flanc est avec des avions britanniques. Cette posture vise à rassurer les alliés sans franchir le seuil qui ferait basculer le conflit d’une guerre par procuration à un affrontement direct avec la Russie.

Avec les informations du New York Times
Précédent
Précédent

Ottawa veut encadrer l’usage de la clause dérogatoire par les provinces

Suivant
Suivant

Climat : l’UE manquera l’échéance de l’ONU pour 2035