Burkina Faso : réorganisation financière majeure et nationalisation stratégique de la SN-CITEC
Le Burkina Faso a annoncé une restructuration profonde de ses mécanismes de financement public lors du Conseil des ministres du 20 novembre 2025.
Le gouvernement a adopté quatre décrets fusionnant plusieurs fonds étatiques dans l’objectif de renforcer le développement industriel et de soutenir plus efficacement le secteur privé.
Le ministre de l’Économie, Dr Aboubakar Nacanabo, a présenté cette réforme comme un levier essentiel pour moderniser l’appareil économique du pays.
Les quatre fonds concernés ont été regroupés sous de nouvelles appellations en langues nationales afin de renforcer leur identité et leur mission.
Le FBDES devient « Tôogo », un nom mooré signifiant « Puissance ».
Le FASSN devient « Seenimin », un terme bwamu qui signifie « Entraide ».
Le FASPP est désormais « Wassa Bondo », une expression dioula évoquant « Le grenier du succès ».
Le FOSER prend le nom mooré « Bângr baoobo », qui signifie « Recherche du savoir ».
Le ministre Nacanabo a garanti que l’ensemble des emplois liés à ces structures serait maintenu malgré la fusion administrative.
Le Conseil des ministres a également adopté deux décrets stratégiques relatifs au secteur industriel.
La SN-CITEC, privatisée depuis 1995, a été nationalisée après la décision de l’actionnaire majoritaire de céder ses 53 % de parts.
Le ministre Serge Gnagnodem Poda a expliqué que cette reprise s’inscrit dans la politique d’affirmation de la souveraineté industrielle défendue par le président Ibrahim Traoré.
Trois projets de loi ont aussi été examinés au titre des relations avec les institutions, notamment une révision constitutionnelle et une réforme de la protection des données personnelles.
Le ministre de la Justice, Rodrigue Bayala, a précisé que l’ambition est de regrouper dans une même autorité la régulation de la communication et la protection des données.
Avec les informations de LeFaso.net