CAN 2025 au Maroc : une victoire sportive peut-elle faire oublier la colère de la génération Z?
Le Maroc s’apprête à accueillir la Coupe d’Afrique des nations 2025, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, dans un climat mêlant ferveur footballistique et tensions sociales persistantes. La récente victoire des Lions de l’Atlas à la Coupe arabe de la FIFA, le 18 décembre, a ravivé l’enthousiasme populaire et renforcé l’image d’un royaume aspirant à devenir une puissance mondiale du football.
Derrière cette célébration, les manifestations de la “Génération Z 212”, survenues en septembre et octobre, continuent toutefois de peser sur le contexte national. Qualifiées par la presse internationale de plus importantes depuis 2011, elles dénonçaient les priorités budgétaires de l’État, jugées trop favorables aux projets sportifs de prestige au détriment de la santé et de l’éducation. Plus de 2 400 personnes avaient été interpellées à l’issue de ces mobilisations.
Le Maroc a engagé près de 21 milliards de dirhams (environ 1,9 milliard d’euros) pour la CAN et les grands événements à venir, dont 900 millions d’euros pour la rénovation de six stades et 470 millions pour la construction du Grand Stade de Casablanca, futur pilier de la Coupe du monde 2030 coorganisée avec l’Espagne et le Portugal. Dans le même temps, plus de 10,9 millions de Marocains, soit près de 30 % de la population, ont moins de 35 ans et réclament des investissements sociaux jugés urgents.
Les inondations meurtrières de Safi, le 15 décembre, ont ravivé les critiques sur la négligence des infrastructures essentielles, notamment dans les zones rurales. Alors que des élections législatives sont prévues en septembre 2026, la CAN 2025 apparaît autant comme un test sportif et diplomatique que comme un révélateur des fractures sociales du royaume.
Avec les informations de Courrier International