Crise du pain au Maroc : tensions sur les prix, appel urgent à la transparence
La polémique sur une possible hausse du prix du pain prend de l’ampleur au Maroc, alimentée par les divergences entre boulangers et défenseurs des consommateurs. La Fédération marocaine des boulangeries évoque l’inflation des matières premières, de l’énergie et des charges pour justifier un ajustement tarifaire. En réaction, l’Observatoire marocain pour la protection du consommateur avertit qu’une augmentation unilatérale porterait atteinte au pouvoir d’achat des ménages, rappelant que le pain constitue un pilier de la sécurité alimentaire nationale.
L’Observatoire conteste les arguments des professionnels, estimant que les véritables problèmes résident dans l’opacité des coûts, le manque de contrôle de la qualité et le désordre entourant le marché de la farine. Il appelle au respect strict de la législation sur la liberté des prix et de la concurrence, qui interdit les ententes et impose l’affichage transparent des tarifs.
Pour éviter l’escalade, l’organisation recommande un dialogue urgent entre le gouvernement et les acteurs du secteur ainsi qu’un audit complet pour déterminer le coût réel de production. Les consommateurs sont invités à signaler toute hausse illégale, alors que plusieurs boulangers réduisent déjà la taille ou la qualité du pain pour éviter de relever leurs prix.
Au niveau structurel, la rareté des précipitations a affecté la production de blé, poussant certains agriculteurs à réduire leurs surfaces cultivées. Des experts appellent l’État à soutenir les petits agriculteurs, améliorer l’irrigation et restructurer toute la chaîne de valeur agroalimentaire.
La crise du pain au Maroc, pays central pour l’équilibre alimentaire maghrébin, pourrait amplifier les tensions sociales dans une région déjà fragile face à l’inflation et aux pénuries. Une instabilité prolongée impacterait les échanges céréaliers avec les voisins du Maghreb et du Sahel, tandis que les partenaires européens, attentifs à la stabilité sociale, pourraient accroître la pression pour une meilleure transparence et des réformes structurelles du secteur.
Avec les informations de Afrik Com