Nigeria : le PAM alerte sur un risque de famine sans précédent dans le nord en guerre

Le Programme alimentaire mondial (PAM) tire une nouvelle alerte sur le nord du Nigeria, où l’escalade des attaques jihadistes et le chaos sécuritaire menacent de provoquer une famine d’ampleur historique. Selon l’agence onusienne, près de 35 millions de personnes pourraient être confrontées à une insécurité alimentaire aiguë durant la saison de soudure 2026, le chiffre le plus élevé jamais enregistré dans le pays et sur le continent.

Depuis seize ans, le nord-est est ravagé par les insurrections de Boko Haram et de l’ISWAP, qui ont fait plus de 40 000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes. La recrudescence récente des attaques, combinée à la violence des bandes armées du nord-ouest et du centre, empêche semailles, récoltes et déplacements de marchandises, aggravant la vulnérabilité des ménages ruraux. Les enlèvements de masse, redevenus quasi hebdomadaires, accentuent la désorganisation sociale et économique.

La situation humanitaire est aggravée par la réduction de l’aide internationale, notamment après le démantèlement de l’USAID par l’administration Trump, qui a laissé les programmes onusiens dans un déficit critique. Le PAM a déjà réduit ses programmes nutritionnels, affectant plus de 300 000 enfants dépendants de l’assistance.

L’aggravation de la crise au Nigeria, première puissance démographique et économique du continent, pourrait avoir un effet domino sur le Sahel et le golfe de Guinée. Une famine de cette ampleur renforcerait les flux migratoires vers le Niger, le Cameroun, le Tchad et le Bénin, déjà sous pression sécuritaire. Sur le plan diplomatique, la baisse de l’aide occidentale ouvre un espace accru aux acteurs alternatifs (Chine, Golfe, Turquie), repositionnant les rapports de force humanitaires et stratégiques en Afrique de l’Ouest.

Avec les informations de LSI Africa 
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