Ghana : le Parlement légalise les crypto-monnaies et confie leur supervision à la banque centrale
Le Parlement ghanéen a approuvé une loi historique encadrant et légalisant l’utilisation des crypto-monnaies, marquant un tournant majeur dans la régulation financière du pays. Le Virtual Asset Service Providers Bill, adopté à Accra, confère à la Banque du Ghana un pouvoir formel de licence, de supervision et de contrôle des plateformes de services d’actifs virtuels.
Selon le gouverneur de la banque centrale, Johnson Asiama, qui a annoncé la décision le 19 décembre, les échanges d’actifs numériques sont désormais légaux sur l’ensemble du territoire, mettant fin au risque d’arrestation des utilisateurs. Le cadre réglementaire vise à renforcer la protection des consommateurs, la transparence et la conformité, tout en luttant contre la fraude, le blanchiment d’argent et les risques pour la stabilité financière.
Cette régularisation intervient dans un contexte d’adoption massive : environ 3 millions d’adultes ghanéens, soit près de 17 % de la population, utilisent déjà les crypto-actifs pour l’épargne, les paiements et les transferts de fonds. Les transactions ont atteint près de 3 milliards de dollars entre juillet 2023 et juin 2024, en grande partie en dehors du système bancaire traditionnel.
Sur le plan macroéconomique, les autorités cherchent à mieux suivre les flux de capitaux dans une économie marquée par une forte volatilité du cedi et des taux d’intérêt élevés. En intégrant les crypto-monnaies dans le cadre réglementaire, le Ghana améliore la visibilité de sa politique monétaire tout en offrant une sécurité juridique aux entreprises.
À l’échelle régionale, cette décision aligne le Ghana sur plusieurs pays africains privilégiant la régulation plutôt que l’interdiction des actifs numériques, dans un contexte où l’adoption progresse plus vite que l’accès aux services bancaires classiques.
Avec les informations de Allafrica