Égypte : des législatives sous contrôle du président Sissi

Les Égyptiens participent, du 10 au 25 novembre, à des élections législatives considérées comme un plébiscite pour le président Abdel Fattah al-Sissi. Sur les 596 sièges à pourvoir, 568 sont soumis au vote populaire et 28 seront directement désignés par le chef de l’État. La coalition pro-gouvernementale « Liste nationale pour l’Égypte », déjà victorieuse aux récentes sénatoriales, est donnée largement favorite, face à une opposition divisée et sous pression.

Ces législatives constituent un test crucial avant la fin du troisième mandat de Sissi en 2030, censé être le dernier selon la Constitution révisée en 2019. Mais nombre d’analystes estiment que le futur Parlement pourrait initier de nouvelles modifications constitutionnelles, lui permettant de prolonger son pouvoir. Ce scénario, évoqué par Timothy Kaldas du Tahrir Institute, ferait de ces élections un instrument de verrouillage institutionnel.

Sur le plan intérieur, le scrutin confirme la centralisation du pouvoir exécutif et l’effacement du pluralisme politique, malgré la tenue d’un “dialogue national” que le régime brandit comme gage d’ouverture. Sur le plan régional, la stabilité de l’Égypte reste essentielle pour ses partenaires arabes et occidentaux, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la gestion du conflit à Gaza.

Diplomatiquement, Le Caire cherche à préserver son image de pilier sécuritaire du Moyen-Orient tout en écartant les critiques sur les droits humains. Ces législatives apparaissent donc moins comme un exercice démocratique que comme une étape clé dans la consolidation du pouvoir présidentiel.

Avec les informations de Le Courrier
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