Mali : Ras Bath et Rose vie chère restent en détention après le renvoi devant la cour d’assises

Au Mali, l’incertitude judiciaire se prolonge pour Mohamed Youssouf Bathily, connu sous le nom de Ras Bath, et pour l’influenceuse Rokia Doumbia, dite Rose vie chère. Réunie ce mardi, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako n’a rendu aucun verdict sur leur sort, décidant de renvoyer leur dossier devant la cour d’assises. Cette décision signifie le maintien en détention des deux figures de la société civile, après plus de deux années passées en prison.

Les deux prévenus sont poursuivis pour des faits présumés d’« association de malfaiteurs », d’« atteinte au crédit de l’État » ainsi que pour des accusations à caractère religieux, régionaliste et raciste. Arrêté en mars 2023, Ras Bath avait d’abord été mis en cause pour « simulation d’infraction », avant que les charges ne soient alourdies au fil de la procédure. Depuis son incarcération, ses chroniques radiophoniques, très suivies par une partie de l’opinion publique, ont disparu de l’espace médiatique.

Le renvoi devant la cour d’assises suscite inquiétudes et attentes parmi ses partisans, qui y voient une procédure longue et incertaine. Plusieurs voix appellent les autorités de la transition à privilégier l’apaisement, estimant que Ras Bath demeure une figure critique mais influente du débat public malien.

Au-delà du cas individuel, cette affaire illustre les tensions persistantes entre le pouvoir de transition et certains acteurs de la société civile. Elle soulève aussi des interrogations sur l’évolution de l’espace civique au Mali, dans un contexte régional où la judiciarisation des discours critiques devient un enjeu politique et diplomatique sensible.

Avec les informations de Deutsche Welle