Nigeria : Dangote accuse le régulateur pétrolier de saboter la production nationale

Au Nigeria, le bras de fer entre Aliko Dangote et l’Autorité nigériane de régulation de l’aval pétrolier (NMDPRA) s’est intensifié. Le fondateur de la méga-raffinerie de Lekki accuse le régulateur de nuire délibérément à la production nationale en maintenant les importations de carburant. Point culminant de cette confrontation, l’industriel a exigé l’ouverture d’une enquête officielle pour corruption contre Farouk Ahmed, directeur de la NMDPRA.

Selon Dangote, la poursuite des importations crée des emplois à l’étranger et freine l’industrialisation du pays. Le régulateur affirme pour sa part que la raffinerie ne couvre qu’environ un tiers de la demande nationale. Une estimation vigoureusement contestée par Dangote, qui souligne que son site dispose d’une capacité nominale de 650 000 barils par jour, suffisante pour satisfaire largement le marché nigérian.

Le différend intervient alors que la raffinerie fonctionne en deçà de son potentiel, en raison de travaux de maintenance sur une unité clé et de difficultés d’approvisionnement en brut. Dangote affirme devoir importer environ 100 millions de barils par an, faute de priorité accordée aux raffineurs locaux, un volume appelé à doubler après l’extension du site.

La controverse a pris une dimension institutionnelle avec l’entrée en scène du Parlement. La Chambre des représentants a mandaté ses commissions pour examiner les décisions liées aux importations et à la fixation des prix. En toile de fond, un chiffre clé alimente le débat : malgré son statut de premier producteur africain de pétrole brut, le Nigeria a importé environ 69 % de l’essence consommée entre août 2024 et octobre 2025, illustrant les enjeux stratégiques de ce conflit.

Avec les informations de Afriquinfos 
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