Sénégal : un budget 2026 sous forte pression après la révélation d’une dette cachée

Le Projet de loi de finances 2026 confirme l’ampleur du redressement budgétaire engagé par le Sénégal après la découverte d’une dette publique largement sous-estimée. Fixé à 7 433,9 milliards FCFA pour 6 188,8 milliards de recettes, le budget porte le déficit à 5,37% du PIB, conformément à la trajectoire visant 3% en 2027. Les audits de l’Inspection générale des finances, de la Cour des comptes et du cabinet Forvis Mazars ont révélé une dette atteignant près de 119% du PIB, bien au-dessus du plafond communautaire de l’UEMOA (70%), créant un choc de crédibilité pour l’État.

Le ministre des Finances, Cheikh Diba, présente le budget comme un outil de restauration de la confiance, renforcé par le Plan de redressement économique et social (PRES), censé générer plus de 700 milliards FCFA de recettes additionnelles en 2026, notamment grâce à la régularisation foncière, aux taxes sur le mobile money et aux accises. Les besoins de financement atteignent 6 075,2 milliards FCFA, dont 65% seront levés sur le marché financier régional, notamment via des « diaspora bonds ».

Sur le plan diplomatique et régional, Dakar cherche l’appui du FMI pour un nouveau programme après la suspension du précédent. Cette démarche vise à rassurer bailleurs et partenaires de l’UEMOA, alors que la soutenabilité de la dette et le respect des critères de convergence deviennent cruciaux pour la stabilité financière de la région.

Au Parlement, les inquiétudes portent sur l’impact social des nouvelles taxes, le poids croissant du service de la dette et la transparence des audits. Le gouvernement affirme que la croissance attendue de 5% en 2026, soutenue par les secteurs primaire et tertiaire, devrait faciliter l’ajustement, même si les arriérés intérieurs demeurent un chantier sensible.

Avec les informations de Bamada