Éthiopie : des législatives fixées au 1er juin dans un climat de tensions

La Commission électorale éthiopienne a fixé les élections législatives au 1er juin 2026, dans un contexte national miné par des violences persistantes. Abiy Ahmed, qui n’a pas encore officialisé sa candidature, assure que le gouvernement dispose des moyens pour organiser « les meilleures élections de l’histoire du pays ». Mais les défis restent considérables dans un État de 130 millions d’habitants, encore fragilisé par deux années de guerre au Tigré et un regain de tensions régionales.

Au nord, les heurts entre Tigréens et Afars menacent l’accord de paix signé fin 2022, tandis que des zones entières demeurent sous contrôle de groupes armés. Le conflit du Tigré a causé environ 600.000 morts et laissé plus d’un million de déplacés, selon l’ONU. En Oromia, les forces fédérales continuent d’affronter l’Armée de libération oromo (OLA), classée « terroriste », et en Amhara, les milices Fano refusent leur désarmement et contestent l’autorité centrale. Dans ces deux régions, des pans du territoire échappent encore à l’État.

À ces défis sécuritaires s’ajoutent des contraintes logistiques et financières. La Commission électorale avait initialement estimé le budget du scrutin à 150 millions de dollars, moitié financée par l’État, moitié par les bailleurs internationaux. Or, face au manque d’engagement des partenaires, le budget a été ramené à 100 millions de dollars, une réduction qui pourrait affecter la couverture territoriale du vote.

Le déroulement du scrutin est scruté par la communauté internationale, alors que l’Éthiopie dépend du FMI et de la Banque mondiale pour sa stabilisation post-guerre. Un vote perturbé ou partiel pourrait raviver les tensions avec l’Érythrée et fragiliser l’équilibre de la Corne de l’Afrique, déjà marqué par les rivalités frontalières, les flux de réfugiés et la compétition d’influences entre grandes puissances.

Avec les informations de Le360 Afrique
Précédent
Précédent

Mauritanie : d’anciens responsables inculpés pour détournement de biens publics

Suivant
Suivant

Soudan : le Kordofan en passe de devenir comme le Darfour