Éthiopie : Rusal accélère la montée en puissance industrielle d’Addis-Abeba et consolide l’influence économique russe en Afrique de l’Est.
L’Éthiopie a signé, le 14 novembre, un accord majeur avec le géant russe Rusal pour construire une fonderie d’aluminium de 500 000 tonnes par an, un investissement évalué à 1 milliard USD sur 3 à 4 ans. Ce projet s’inscrit dans les ambitions d’Addis-Abeba de renforcer une base industrielle fragile : en 2023, le pays figurait à la 146ᵉ place mondiale de l’indice CIP de l’ONUDI. Le plan décennal 2021-2030 vise à porter l’utilisation des capacités industrielles de 50 % à 85 %, à doubler la présence des produits manufacturés locaux et à créer 5 millions d’emplois.
La Russie avait déjà intensifié sa présence industrielle, notamment via Rosatom, engagée en 2025 dans un plan préparatoire à la construction de la première centrale nucléaire éthiopienne. La montée en puissance du partenariat s’est accélérée après l’adhésion d’Addis-Abeba aux BRICS en 2024. En février 2025, Moscou a autorisé les banques éthiopiennes à opérer sur son territoire, ouvrant la voie au commerce bilatéral en monnaies locales afin de réduire la dépendance au dollar.
Sur le plan commercial, les échanges ont bondi de 30 millions USD en 2023 à 191 millions USD au premier semestre 2025, dominés par le café et les céréales. Addis-Abeba réclame toutefois plus d’investissements russes, notamment dans le pétrole, le gaz et les ressources énergétiques. L’accord simultané avec le géant russe du e-commerce RVB, qui prépare son implantation technologique, marque un élargissement stratégique.
L’ensemble de ces engagements laisse entrevoir un repositionnement géo-économique majeur en Afrique de l’Est, même si plusieurs mois seront nécessaires pour mesurer la concrétisation réelle de ces annonces.
Avec les informations de La Tribune