Tunisie : ouverture du procès de responsables de Terre d’asile poursuivis pour aide aux migrants

Le procès de plusieurs responsables et employés de la branche tunisienne de l’association française Terre d’asile s’est ouvert lundi 15 décembre à Tunis, dans un climat de fortes critiques des organisations de défense des droits humains. Six travailleurs humanitaires, dont l’ancienne directrice Sherifa Riahi et le responsable Mohamed Joo, ainsi que des agents de la municipalité de Sousse, sont accusés d’avoir « facilité l’entrée et le séjour illégal » de migrants en Tunisie.

Selon la défense, Mme Riahi et M. Joo sont détenus depuis plus de 19 mois, tout comme deux autres membres de l’ONG et deux agents municipaux. Les prévenus sont également poursuivis pour « entente en vue d’héberger ou de cacher des personnes entrées clandestinement », des chefs d’accusation passibles de peines pouvant atteindre dix ans de prison. Dès l’ouverture de l’audience, les avocats ont demandé la remise en liberté des détenus.

Amnesty International a dénoncé un « procès fallacieux » et appelé les autorités tunisiennes à abandonner les poursuites, estimant que les accusés sont poursuivis uniquement pour leur travail humanitaire auprès de migrants et de réfugiés en situation de grande précarité. La défense affirme que les actions reprochées s’inscrivaient dans des projets approuvés par l’État tunisien et menés en coordination avec les autorités, rappelant que la Tunisie est signataire de conventions internationales protégeant l’assistance aux migrants.

Ce procès s’inscrit dans un contexte de durcissement de la politique tunisienne à l’égard des migrants subsahariens depuis 2023. Au-delà du cas judiciaire, l’affaire soulève des enjeux régionaux et diplomatiques, susceptibles de tendre davantage les relations entre Tunis, les ONG internationales et les partenaires européens impliqués dans la gestion des flux migratoires en Méditerranée.

Avec les informations de L'orient-Le Jour
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