Crises en série dans les villes : malaise de fond en politique municipale
Le 2 octobre, un état des lieux préoccupant de la politique municipale au Québec a été dressé alors que plusieurs municipalités sont secouées par des querelles internes, des démissions et des tensions grandissantes entre élus, citoyens et fonctionnaires.
Des épisodes récents à Trois-Rivières, Sainte-Pétronille ou Sherbrooke illustrent ces tensions. Pourtant, selon la professeure Danielle Pilette, le système municipal va mieux qu’on ne le croit, mais il souffre d’un manque de lisibilité pour le public.
Les séances publiques des conseils municipaux deviennent souvent le seul lieu d’expression pour des citoyens peu familiers avec les rouages de la gouvernance locale. Selon Yann Fournis (UQAR), ce déficit de participation en amont favorise l’éclatement des tensions.
Les conflits ne viennent pas uniquement de la rue : de nombreux désaccords opposent élus et directions générales, ce qui paralyse les décisions. Dans les petites villes, les directeurs généraux jouent un rôle clé mais sont souvent isolés, mal encadrés ou en conflit avec les conseils.
Certains élus comme Xavier-Antoine Lalande ou Évelyne Beaudin tentent de mieux communiquer, via des balados ou en abolissant les huis clos. Mais la transparence peut aussi rendre visibles les conflits politiques ordinaires, mal perçus à l’échelle locale.
Face à ce climat, plusieurs experts prônent une réforme en profondeur de la démocratie municipale. Une meilleure formation des élus, la valorisation du rôle des fonctionnaires et l’implication citoyenne structurée apparaissent comme des leviers essentiels pour stabiliser le système.
Les élections du 2 novembre seront l’occasion de repartir à neuf pour plusieurs conseils municipaux. Ces crises, bien que cycliques, rappellent l’urgence de réconcilier gouvernance locale et citoyenneté active.
Avec les informations de Radio-Canada