Achats militaires : Ottawa veut relocaliser sa production pour réduire sa dépendance aux États-Unis
Le 2 octobre, le gouvernement Carney a annoncé la création de l’Agence de l’investissement pour la défense afin d’accélérer l’approvisionnement militaire et relocaliser la production stratégique au Canada. Cette nouvelle entité, confiée à Doug Guzman, ex-dirigeant de Goldman Sachs et de la Banque Royale, supervisera tout achat militaire de plus de 100 millions de dollars, dont la nouvelle flotte de sous-marins.
L’objectif est triple : réduire la dépendance aux fournisseurs américains, réindustrialiser le secteur de la défense et atteindre les objectifs de l’OTAN, soit 2 % du PIB en dépenses militaires en 2025, et 5 % en dépenses globales de sécurité d’ici 2035. Ottawa veut sortir d’un système jugé inefficace, réparti entre trois ministères, et s’inspire de modèles adoptés au Royaume-Uni, en Australie et en France pour simplifier la chaîne décisionnelle.
Stephen Fuhr, secrétaire d’État à l’Approvisionnement en matière de défense, évoque une transition vers une défense plus autonome, alors que les États-Unis se désengagent partiellement de leurs rôles traditionnels. L’agence devra favoriser les partenariats avec l’industrie canadienne, notamment en garantissant la propriété intellectuelle et en créant des emplois durables dans des secteurs comme l’aérospatiale ou la construction navale.
Des firmes européennes comme Saab proposent déjà des collaborations avec des entreprises locales, mais l’enjeu sera de générer de réelles retombées industrielles. La Coalition québécoise pour la défense a salué cette réforme, perçue comme un levier pour moderniser la filière et dynamiser l’économie nationale dans un contexte géopolitique tendu.
Avec les informations de La Presse et Radio-Canada