L’Union européenne veut se militariser
Face à une escalade des tensions provoquée par Vladimir Poutine et à l’incertitude du soutien américain sous Donald Trump, les dirigeants européens s’apprêtent à redéfinir en profondeur le rôle de l’Union européenne. Le sommet de Copenhague, prévu cette semaine, s’annonce comme un tournant stratégique. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, milite pour une réforme ambitieuse des capacités de défense de l’UE, incluant la création d’un « mur de drones » et de mécanismes pour contrer plus efficacement les intrusions aériennes.
Ces propositions surviennent alors que des avions de chasse russes ont pénétré l’espace aérien de l’OTAN et que des drones suspects ont paralysé l’aéroport de Copenhague, qualifiés d’“attaques hybrides” par le Danemark. La Pologne a même brièvement fermé son espace aérien à la suite d’une attaque russe contre l’Ukraine.
Pour les dirigeants, l’enjeu est double : assurer la dissuasion militaire sans déclencher une guerre ouverte, tout en débloquant les fonds nécessaires. Un prêt de 140 milliards d’euros financé par les avoirs russes gelés est envisagé pour soutenir l’Ukraine. Mais la Hongrie, alliée ambivalente du Kremlin, menace de bloquer ce projet. La Commission tente donc de contourner Budapest juridiquement.
Les divergences demeurent : certains pays veulent accélérer le réarmement, d’autres, comme l’Espagne ou les Pays-Bas, redoutent une explosion des dépenses. Mais tous s’accordent à reconnaître que l’UE doit prendre sa sécurité en main.
Le sommet marquera ainsi le début d’une Europe qui se pense non plus comme une union économique, mais comme une puissance géopolitique.
Avec les informations de Politico