Formation accélérée en construction : Québec lance une offensive à 300 M$, les résultats déçoivent deux ans plus tard

Le 30 octobre 2023, le gouvernement du Québec lançait l’« Offensive formation en construction » afin de combler rapidement la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur. L’objectif : former entre 4000 et 5000 personnes en quelques mois pour les insérer rapidement sur les chantiers, grâce à des formations courtes ciblant des métiers en forte demande comme charpentier-menuisier, opérateur de pelles, ferblantier ou frigoriste.

Un soutien hebdomadaire de 750 $ était offert aux participants, auquel s’ajoutaient des bourses à la diplomation pouvant atteindre 15 000 $. L’initiative s’accompagnait d’un élargissement des places dans certains DEP et visait une entrée sur le marché dès l’été 2024. Coût initial : 300 millions de dollars.

Deux ans plus tard, les résultats déçoivent. Selon une analyse publiée le 6 octobre 2025, l’initiative, dont le coût a grimpé à 411 M$, n’a pas permis de réduire significativement la pénurie. Moins de la moitié des personnes formées seraient toujours actives dans l’industrie, et près de 35 % quitteraient le métier dans les cinq premières années.

Le secteur de la construction est confronté à des enjeux structurels persistants : chute de la diplomation, faible taux de formation continue, roulement élevé et stagnation de la productivité. Plusieurs experts dénoncent une approche précipitée et mal ciblée. Le coût estimé par travailleur resté en poste dépasse les 250 000 $.

Des propositions émergent pour revoir en profondeur les modalités de formation, offrir des incitatifs plus structurants et favoriser des cohortes réduites. Pour l’instant, les critiques pointent un investissement massif aux retombées limitées.

Avec les informations du Journal de Montréal et du gouvernement du Québec