Travailleurs temporaires : Ottawa double les sanctions contre les employeurs non conformes
Le gouvernement fédéral a imposé 4,9 millions de dollars en amendes à des entreprises fautives dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), soit plus du double des pénalités imposées l’année précédente. Cette intensification du régime de conformité découle de règles plus strictes entrées en vigueur en septembre 2024, visant à réduire le recours abusif au programme.
Au total, 1435 inspections ont été menées entre avril 2024 et mars 2025. Dans 10 % des cas, des manquements ont été constatés : absence de documents, salaires non conformes, conditions de travail dangereuses ou non respect des lois provinciales et fédérales. L’entreprise Bolero Shellfish Processing, au Nouveau-Brunswick, a notamment écopé d’une amende d’un million de dollars et d’une exclusion de dix ans, une première.
Ces mesures s’accompagnent d’un resserrement des critères d’admissibilité. Désormais, les demandes d’embauche dans les régions où le chômage dépasse 6 % sont en grande partie refusées, sauf exceptions (agriculture, santé, construction). Le nombre total de demandes au programme a ainsi chuté de 50 %, et de 70 % pour les emplois à bas salaire.
Ottawa rappelle que le PTET est une solution de dernier recours, destiné à pourvoir des postes pour lesquels aucun travailleur canadien n’est disponible. Les travailleurs étrangers ne représentent qu’environ 1 % de la main-d’œuvre active, mais jouent un rôle clé dans plusieurs secteurs stratégiques.
Face aux critiques et à la pression politique croissante — notamment de la part des conservateurs, qui demandent son abolition —, le gouvernement entend continuer à renforcer la surveillance et la transparence du programme.
Avec les informations de La Presse Canadienne.