La note de crédit de la France abaissée à un niveau inédit par Fitch
Le 12 septembre, l’agence de notation Fitch a rétrogradé la note souveraine de la France à « A+ », son plus bas niveau jamais enregistré auprès d’une grande agence. Cette décision traduit l’absence de stratégie claire pour stabiliser une dette publique jugée « insoutenable », qui devrait passer de 113 % du PIB en 2024 à 121 % en 2027.
L’abaissement intervient dans un contexte de crise politique. François Bayrou a démissionné après l’échec d’un vote de confiance sur son budget d’austérité. Son successeur, Sébastien Lecornu, nommé à la tête d’un probable gouvernement minoritaire, doit désormais présenter un budget crédible tout en négociant avec un Parlement fragmenté.
Fitch souligne que cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mener un effort de consolidation budgétaire. L’objectif européen de ramener le déficit sous 3 % du PIB d’ici 2029 semble désormais hors d’atteinte. En 2024, le déficit atteignait 5,8 % et la dette 113 %, très au-dessus des plafonds de la zone euro.
Cette dégradation pourrait alourdir le coût du financement de l’État, déjà confronté à une hausse des taux d’intérêt : le rendement des obligations à 10 ans a atteint 3,47 %, proche de celui de l’Italie. Une telle évolution limite la marge de manœuvre de la France pour réagir à de futurs chocs économiques.
Alors que l’INSEE prévoit une croissance modeste de 0,8 % en 2025, cette décision accentue la pression sur Emmanuel Macron et son nouveau premier ministre pour restaurer la crédibilité financière du pays.
Avec les informations de l’AFP, Reuters et The Guardian