Publicité en ligne : Ottawa face aux risques de surveillance étrangère
Le 25 septembre, un rapport du Projet anti-monopole canadien met en garde contre les risques liés à la concentration du marché de la publicité en ligne entre les mains de Google, Meta et Amazon, qui s’accaparent à eux seuls près de 90 % des revenus au Canada.
Cette domination s’accompagne d’une collecte massive de données personnelles, en temps réel, sur la santé, la localisation ou les finances des utilisateurs. Ces informations, avertit le rapport, peuvent être exploitées par des services de renseignement étrangers pour cibler des fonctionnaires ou localiser des sites sensibles.
Au-delà du risque de surveillance, les experts en cybersécurité dénoncent aussi l’usage des plateformes publicitaires pour propager des campagnes de désinformation ou dissimuler des logiciels malveillants.
L’absence de concurrence crée un environnement défavorable pour les entreprises canadiennes, avec des coûts publicitaires élevés qui se répercutent sur les consommateurs.
Un projet de loi fédéral, C-27, destiné à renforcer la protection des données, avait été abandonné sous le gouvernement Trudeau. Des appels se multiplient pour que l’administration Carney relance ce texte et durcisse les règles de consentement, de stockage et de suppression des données.
Toutefois, toute initiative législative risque de se heurter à l’opposition des États-Unis. L’ancien président Donald Trump a récemment menacé d’imposer des mesures de rétorsion commerciale contre les pays qui, selon lui, discriminent les entreprises technologiques américaines.
La régulation de ce marché pose ainsi un double défi : protéger la vie privée des Canadiens tout en préservant l’indépendance politique face aux pressions étrangères.
Avec les informations de Radio-Canada