Québec conteste la loi C-5 sur les grands projets devant les tribunaux
Le 11 septembre, le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) a déposé devant la Cour supérieure une contestation de la loi C-5, adoptée en juin par le gouvernement fédéral.
La loi permet au cabinet de Mark Carney de désigner des projets comme étant « d’intérêt national » et de les autoriser rapidement, en dérogeant à plusieurs lois environnementales fédérales et provinciales.
Le CQDE estime que la loi accorde des pouvoirs « démesurés » à Ottawa, au détriment de la démocratie, de l’expertise scientifique et des compétences des provinces.
Parmi les premiers projets ciblés figure l’expansion du port de Montréal à Contrecoeur, un chantier qui pourrait menacer des espèces protégées comme le chevalier cuivré et la rainette faux-grillon.
La contestation s’ajoute à celle déjà lancée en Ontario par des Premières Nations, préoccupées par le recul des protections environnementales.
Le Bureau des grands projets, nouvellement créé, coordonnera ces dossiers. Il consultera les provinces et communautés autochtones, mais le pouvoir décisionnel reviendra au Conseil des ministres.
Selon le CQDE, ce cadre légal empêche les scientifiques fédéraux de publier des avis contraires à la réalisation des projets, ce qui compromet l’évaluation rigoureuse de leurs impacts.
Ottawa peut ainsi contourner plus d’une dizaine de lois, dont la Loi sur les espèces en péril et la Loi sur les pêches.
Le CQDE craint que plusieurs projets ne soient approuvés avant même que la Cour ne statue.
Avec les informations de Radio-Canada