Sanctions de l’ONU : l’économie iranienne sous pression extrême
Le 28 septembre 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a réimposé des sanctions de grande ampleur à l’encontre de l’Iran, dans un contexte déjà explosif.
Ces mesures visent à punir Téhéran pour ses violations présumées de l’accord nucléaire de 2015 : enrichissement d’uranium à hauteur de 60 %, constitution d’un stock de 400 kg de matière hautement enrichie, et expulsion des inspecteurs de l’AIEA après les frappes israélo-américaines de juin contre des installations nucléaires.
Ces sanctions s’ajoutent aux mesures américaines existantes, gelant des avoirs, restreignant les voyages et autorisant l’interception de cargos iraniens, y compris les pétroliers. Elles incluent aussi le rétablissement de l’embargo sur les armes et l’interdiction de toute activité nucléaire, même civile.
Le président modéré Masoud Pezeshkian a dénoncé des sanctions « injustes et illégales » et convoqué les ambassadeurs d’Iran au Royaume-Uni, en France et en Allemagne. Malgré les appels de factions radicales à quitter le Traité de non-prolifération nucléaire, Pezeshkian rejette cette option.
Téhéran affirme que son programme nucléaire est pacifique et accuse les Occidentaux de sabotage diplomatique. La tentative russe et chinoise de repousser les sanctions de six mois a échoué au Conseil de sécurité.
Cette décision intervient dans un Iran affaibli par une guerre éclair avec Israël, des pénuries chroniques d’eau et d’électricité, un déficit budgétaire massif, et une inflation dépassant 40 %. Le rial a perdu 4 % de sa valeur sur le marché noir en une journée. Les petites entreprises, qui représentent plus de 90 % des unités industrielles du pays, sont en première ligne.
Dans une tribune publiée par Al Jazeera, les économistes Farzanegan et Habibi dénoncent l’échec stratégique des sanctions occidentales : loin de viser chirurgicalement le régime, elles ont détruit la classe moyenne iranienne, principal vecteur de modernité et de réforme.
Leur étude révèle que depuis 2012, la classe moyenne a fondu de 28 points de pourcentage par rapport à ce qu’elle aurait été sans sanctions. En 2005, 79 % des Iraniens se disaient de classe moyenne; en 2020, ils n’étaient plus que 64 %.
Inflation, effondrement des investissements, destruction des PME : les sanctions ont agi comme un multiplicateur de misère, consolidant le pouvoir des durs du régime.
Alors que les nouvelles sanctions de l’ONU prennent effet, une question demeure : punissent-elles les responsables, ou bien condamnent-elles l’avenir d’un peuple?
Avec les informations du New York Times et d’Al Jazeera